Terre des monastères : Arménie bénie !
Monastère des Saints-Apôtres - IXème siècle
Moines apostoliques arméniens
Lac Sévan - Province historique de Siounie - République d'Arménie
Arménie bénie au lac Sévan, grande étendue d'eau majestueuse à 2000 m d'altitude, où repose sur une péninsule le monastère des Saint-Apôtres,
Arménie bénie, terre de monastères par excellence, aux pierres noires, grises, bleues, dorées polies par les ans, les vents, les larmes d'un peuple,
Arménie bénie, terre austère, montagne fière, entre Araxe et Ararat, les monastères arméniens sont des évangiles à ciel ouvert, éventrés, ruinés, chahutés par toutes les armées du monde, par tous les tyrans des siècles, par tous les peuples assoiffés de rancoeur,
Arménie bénie, s'il n'en reste qu'une, elle sera celle là, terre d'Abgar, le roi qui favorise l'évangélisation de son pays vers 200 après Jésus-Christ, terre de Grégoire l'Illuminateur qui poursuit et amplifie cette oeuvre en baptisant le roi Tiridate III, en 288, première nation chrétienne, pour laquelle le moine Mesrop inventera l'alphabet arménien pour traduire la Bible,
Arménie bénie des Saints Apôtres de Sévan, construit en 874 par la princesse Mariam Bagratouni sur l'emplacement d'un monastère plus ancien fondé par Saint Grégoire l'Illuminateur, détruit par les premières armées de l'islam, détruit par le régime soviétique, du monastère subsiste ses deux églises, celles des Saint Apôtres et de la Sainte Mère de Dieu, aujourd'hui le monastère est une académie théologique et un séminaire.
Bannière de procession représentant les saint fondateurs de l'Eglise arménienne
Grégoire l'Illuminateur au centre, entouré du roi Tiridate et de la vierge Rhipsimé
"Je te pleure, terre d'Arménie,
tombée aux mains des infidèles.
C'est à cause de nos péchés devenus vastes comme la mer,
que ces désastres nous ont frappés.
Nous nous sommes égarés dans la voie du mal,
nous nous sommes écartés de la Loi ;
Nous péchons sans nul regret
et nous nous perdons dans des pensées mauvaises.
Les églises sont assombries, lampes et lustres sont éteints,
chants et offices se sont tus ;
Tout est foulé aux pieds par les infidèles,
car nous ne pensons guère nous tourner vers Dieu,
et implorer à grands cris,
afin qu'Il jette sur nous un regard de douceur,
et qu'Il ne persiste point à nous abandonner."
Movsès Episkopos, complainte - XIVème siècle