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Ding, Dong ! Dieu...
20 septembre 2013

Le portrait d'un pape : le regard de François, évêque de Rome (1)

Le pape François a donné une longue interview aux revues jésuites. La traduction en français de cet entretien donné en espagnol et en italien au Père Antonio Spadaro a été publié par la revue Études.

Les médias s'en sont fait largement l'échos, et des bribes ou quelques mots émanant de cette interview ont circulé en boucle autour de la terre, suscitant des réactions et des commentaires variés, provoquant la surprise, l'interrogation, le doute, l'éloge ??? Bien des catholiques se demandent si les propos du pape ne vont pas trop bousculer l'Eglise, quand d'autres se félicitent de ces prises de position. 

Voici quelques traits de cette interview en plusieurs étapes et selon plusieurs angles de vue proposés ici sur ces pages.

L'interview du pape François est en fait le résultat de trois longs entretiens accordés par le pape au directeur de la revue jésuite italienne, le Père Antonio Spadaro, qui représentait, pour ces entretiens, l'ensemble des revues culturelles jésuites européennes et américaines.

Pape-Francois-Je-reve-d-une-Eglise-mere-et-pasteur_article_popinPhoto Stefano Rellandini /Reuters

 

PORTRAIT D'UN PAPE

Le Père Antonio Spadaro a pu rencontré le pape dans sa chambre 201 de la maison Sainte Marthe, il en donne un descriptif avant l'entretien :" La pièce est simple, austère. L'espace de bureau est petit. Je suis frappé par la simplicité du mobilier et des objets. Il y a des livres, quelques cartes et des bibelots. Parmi ceux-ci, une icône de saint François, une statue de Notre Dame de Lujan, Patronne de l'Argentine, un crucifix et une statue de Joseph dormant. La spiritualité de Bergoglio n'est pas faite d'"énergies harmonisées" selon son expression, mais de visages humains : le Christ, saint François, saint Joseph, Marie."

"Le pape m'accueille avec ce sourire qui a fait désormais plusieurs fois le tour du monde et qui ouvre les coeurs."

" Nous commençons à parler de son voyage au Brésil. Le pape le considère comme une vraie grâce. Pour lui, ces Journées Mondiales de la Jeunesse ont été pour lui un mystère. Il n'est pas habitué à s'adresser à autant de monde. "J'arrive à regarder les personnes individuellement, me dit-il, à entrer en contact de manière personnelle avec celles qui me font face. Je ne suis pas coutumier des masses."

"Le pape m'avait parlé de sa grande difficulté à donner des interviews. Il préfère prendre le temps de réfléchir avant de répondre, les réponses justes lui venant dans un deuxième temps. Le fait est que durant notre entretien, le pape se sentira libre d'interrompre à plusieurs reprises ce qu'il est en train de dire pour ajouter quelque chose à sa réponse précédente. La parole du pape est une sorte de flux volcanique d'idées qui  se lient entre elles. Il est clair que le pape François est plus habitué à la conversation qu'à l'enseignement."

"Je lui demande à brûle pourpoint :" Qui est Jorge Mario Bergoglio ?"

Le pape me fixe en silence avant de répondre : "Je ne sais pas quelle est la définition la plus juste... Je suis un pécheur. C'est la définition la plus juste... Ce n'est pas une manière de parler, un genre littéraire. Je suis un pécheur." Le pape continue à réfléchir :" Si, je peux peut-être dire que je suis un peu rusé (un po'furbo), que je sais manoeuvrer (muoversi), mais il est vrai que je suis aussi un peu ingénu. Oui, mais la meilleure synthèse, celle qui est la plus intérieure et que je ressens comme étant la plus vraie est bien celle-ci : Je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard. Je suis un homme qui est regardé par le Seigneur... "

Et l'entretien se poursuit avec une digression du pape sur le fait qu'il ne connaît pas bien Rome mais que lorsqu'il venait à Rome, il logeait dans la rue Scrofa, près de l'église Saint Louis des Français où il allait souvent contempler le tableau du Caravage, La vocation de Saint Matthieu.

641px-Caravaggio_-_La_vocazione_di_San_Matteo

" Ce doigt de Jésus... vers Matthieu. C'est comme cela que je suis, moi. C'est ainsi que je me sens, comme Matthieu... C'est le geste de Matthieu qui me frappe : il attrape son argent comme pour dire : "Non, pas moi ! Non, ces sous m'appartiennent !" Voilà ce que je suis : un pécheur sur lequel le Seigneur a posé les yeux." C'est ce que j'ai dit quand on m'a demandé si j'acceptais mon élection au Pontificat, le pape François murmure alors : " Je suis pécheur, mais, par la miséricorde et l'infinie patience de Notre Seigneur Jésus Christ, je suis confiant et j'accepte en esprit de pénitence." (fin de cette première partie)

"Ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du coeur."  Matthieu 12, 34 

Ce verset de l'Évangile de Matthieu résume un peu la personnalité du pape François. Et la peinture du Caravage, montrant un Matthieu surpris que le Seigneur puisse s'adresser à lui, puisse poser le regard sur lui, comme le dit le pape François, illustre la personnalité d'un homme de l'Eglise à l'humanité simple et douce. Ce pape est "un empêcheur de croire en rond". Il nous invite à sortir de nous-même, à sortir de chez nous, à aller à la périphérie comme il l'a d'ailleurs demandé. En cela il est un vrai jésuite pour qui l'Eglise est mission, mission en terre inconnue. On y reviendra...

Mais ce doigt tout en clair-obscur de Matthieu sur lui-même, qui semble dire "Mais comment peux-tu m'appeler Seigneur, je suis si pécheur, si peu à ton image, d'ailleurs je ne veux pas te suivre, je rassemble l'argent posé devant moi. Je ne suis pas prêt à te suivre." Pécheur comme le pape François se sent. Mais cela ne l'empêche pas de s'engager à suivre le Seigneur. Souvent, nous nous sentons bien faibles et pécheurs et cela nous permets de nous réfugier derrière ce sentiment pour éviter de nous engager. Humilité du pape, se reconnaît pécheur mais s'atèle à la tâche sous le regard de Dieu ! Et le pape François s'engage, plus que d'autres, là où l'Eglise ne va pas ou tout du moins, là où les papes n'allaient pas jusqu'à présents: la périphérie de l'Eglise... Et ses périphéries sont nombreuses, dans les sujets comme dans les lieux. Ça décoiffe et parfois c'est un peu dérangeant ! Mais ce pape ouvre les coeurs et les esprits avec ce sourire désarmant qu'on lui connaît. Ouvre les coeurs et les esprits avec l'acuïté de son regard, posée sur la personne humaine même lorsqu'il embrasse une foule immense comme aux JMJ. Regard étonné devant cette foule en liesse dont il confie que cela représente un mystère; Regard de miséricorde sur le monde comme dans les centres d'accueil pour réfugiés visités en Italie. 

 

 

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  • Le seul Évangile que lira ton prochain, ce sera ta vie, mets en oeuvre ton Baptême, fortifie-le par ta Confirmation, nourris-le de l'Eucharistie, restaure-le par le Pardon ! Va aux sources de la foi, de la prière des apôtres et des premiers chrétiens !
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