Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ding, Dong ! Dieu...
17 octobre 2013

Seigneur, pardonne-nous notre indifférence

"Seigneur, pardonne-nous notre indifférence !" C'est le cri du Pape François, lancé après les naufrages de plusieurs bateaux au large de Lampedusa qui ont fait des centaines de morts en Méditerranée ces dernières semaines. Sommes-nous vraiment indifférent à la souffrance de notre prochain, aux détresses de l'humanité ? Nous, chrétiens, devons-nous, avons-nous l'obligation d'être attentif au bien-être de nos frères ? La réponse est oui, 7 fois oui, 77 fois oui pour paraphraser l'Évangile et les 77 pardons... 

Être chrétien c'est servir la fraternité parce que la charité du Christ nous presse. Être charitable est donc veiller sur son voisin ! L'Église emploie en général ou employait le mot miséricordieux que l'on a remplacé par charité puis aujourd'hui par solidarité. Une manière pour les sociétés occidentales sécularisées de gommer l'humanisme chrétien dans le lien de fraternité.

Bateau chargé d'immigrants clandestins en Méditerranée (Photo www

Saint Polycarpe écrivait aux premières heures du christianisme : "Être miséricordieux, zélés, c'est marcher selon la vérité du Seigneur qui s'est fait serviteur de tous." Le pape François nous invite depuis son élection à être ces serviteurs de tous, en tout temps et toutes circonstances. Il ne fait que rappeler la nature profonde de l'Église qui s'exprime dans une triple tâche : annonce de la Parole de Dieu, célébration des sacrements et service de la charité. Donc, si je me définis comme chrétien, je ne peux pas dire que le service de la charité ne me concerne pas. Le Christ nous a envoyé comme serviteur et nous dit que c'est un exemple qu'il nous a donné... " Par la charité, faites-vous serviteurs les uns des autres." nous dit Saint Paul dans sa lettre aux Galates ( Ga 5, 13) 

Et le service concerne plus d'une centaine de passages dans l'Évangile. Et deux des sacrements de l'Église sont basés sur le service : ordre et mariage. 

Nous avons donc vocation à être serviteur fraternel de notre prochain. Mais le service, la charité, la miséricorde ou la solidarité ont de multiple visages. La charité se vit au sein d'une famille, avec ses voisins, rien ne sert de courir la terre par charité, si nous ne sommes pas capables de servir notre frère assis à nos côtés. Alors sommes-nous vraiment indifférent à la souffrance de notre prochain au point d'ignorer notre Évangile ? 

Au regard des flots de souffrances qui traversent le monde,  impossible à ignorer puisque cette souffrance irrigue de manière compassionnelle tous les médias, tous les réseaux sociaux, nous avons peu de chance d'être à la hauteur du bon samaritain. Nous sommes dans l'impossibilité de soulager toutes ces souffrances. Elles nous sont projetées avec violence aux visages. Restons-nous pour cela réellement impassible ? 

23354_soudan_440x260

Fut un temps, où on pouvait massacrer, génocider, guerroyer, spolier, esclaver en paix... Aujourd'hui le monde entier est relié à la souffrance de l'autre. Mais qui s'en émeut ? Tous et personne à la fois. Ce monde si vaste et si restreint en même temps, reste sourd aux appels qui paraissent lointain mais ce monde est aussi capable de se mobiliser. Initiatives après initiatives,  gestes solidaires après gestes solidaires, actions caritatives après actions caritatives, de très nombreuses petites mains donnent, guérissent, apaisent, secourent, accueillent sur tous les continents. Des chrétiens bien entendu, vivant l'appel évangélique, mais pas seulement. Tous ceux pour qui l'homme est un frère.

Nous ne sommes pas habitués à la souffrance de l'autre même si le Pape François dans son homélie la semaine dernière affirme le contraire, je ne crois pas que nous puissions généraliser ou affirmer que nous sommes hermétiques aux appels aux secours. Mais notre bienveillance, qui s'adresse à tous, se trouve limitée par notre ignorance tout simplement. Non pas l'ignorance de la connaissance des faits, elle est acquise encore que celle-ci soit imparfaite ou sélective mais l'ignorance culturelle. On compatie plus facilement à la douleur de notre prochain, si nous partageons un temps soit peu son histoire, sa langue, sa condition, sa culture, sa religion ou une proximité géographique. L'empathie ne se décrète pas, nous sommes plus sensible à une cause qu'à une autre, à une douleur qu'à une autre.

Mais si demain, je vais à Lampedusa, je serai proche des migrants africains, si demain je vais en Syrie, je serai proche des familles souffrants de la guerre, si demain je vais en Irak, je serai proche des victimes d'attentats, si demain je vais au Pakistan, je serai proche des chrétiens parias victimes de violences, si demain je vais au Tibet, je serai proche des moines qui s'imolent par le feu pour sauver le bouddhisme tibétain, si demain je vais en Turquie, je serai proche des fidèles chassés de leur terre, si demain je vais au Mexique, je seai proche des familles endeuillées par les meurtres commis par des gangs, si demain je vais au Nigéria, je serai proche des villageois terrorisés par les islamistes de Boko Haram; si demain je vais au Kosovo, je serai proche des orthodoxes menacés, si demain je vais en Espagne, je serai proche des jeunes à la recherche d'un travail, si demain je vais dans une maison de retraite, je serai proche des personnes âgées oubliées de leur famille, si demain je vais dans un hôpital, je serai proche des malades en fin de vie, si demain je vais en Roumanie, je serai proche des enfants abandonnés dans les orphelinats insalubres. Si demain je vais au Philippines, je serai proche des familles vivants dans la misère.

eglise-meriman-mossoul

 

Si demain je vais... La liste est longue et infinie... Ma compassion et mon envie d'agir vont vers tous. Mais pour aucune de ces causes, je suis un bon samaritain. Ailleurs, pour d'autres, peut-être, mais Dieu seul le sait ! Nous devons parfois faire des choix et s'engager c'est choisir. 

Le pape François a nommé Mgr Krajewski, comme aumônier du Vatican en lui disant :" Tu ne seras pas un archevêque de bureau, je ne veux pas te voir derrière moi lors des célébrations. Je veux te savoir toujours parmi les gens. Tu devras être le prolongement de ma main pour porter une caresse aux pauvres, aux déshérités et aux derniers."

Depuis plusieurs jours Mgr Krajewski est sur son zodiac pour parcourir les eaux de l'île de Lampedusa. Main du pape François, il est chargé d'apporter une aide concrète aux migrants, en particulier aux enfants. Ils sont, nous sommes, vous êtes nombreux, là où nous vivons et même là où nous ne vivons pas à être de bons samaritains sensibles aux détresses ou aux faiblesses humaines. Mais cela ne nous exonère pas, sous peine d'être des charitables de bureau, d'être attentifs à la douleur de nos frères éloignés géographiquement ou culturellement. Seigneur, pardonne-nous notre indifférence...

images

Publicité
Commentaires
Ding, Dong ! Dieu...
  • Le seul Évangile que lira ton prochain, ce sera ta vie, mets en oeuvre ton Baptême, fortifie-le par ta Confirmation, nourris-le de l'Eucharistie, restaure-le par le Pardon ! Va aux sources de la foi, de la prière des apôtres et des premiers chrétiens !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité