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Ding, Dong ! Dieu...
2 octobre 2013

Le portrait d'un pape : la miséricorde au coeur de l'Église (4)

Interview du pape François par le Père Spadaro pour les revues jésuites (suite).

Je demande au pape de quoi l'Église a le plus besoin en ce moment historique et si des réformes sont nécessaires. Quels sont ses désirs pour l'Église des prochaines années et à quelle Église rêve-t-il ?

"Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l'Église aujourd'hui c'est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le coeur des fidèles, la proximité, la convivialité. Je vois l'Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s'il a du cholestérol... Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste. 

L'Église s'est parfois laissé enfermer dans des petites choses, de petits préceptes. Le plus important est la première annonce : "Jésus Christ t'a sauvé !" Les ministres de l'Église doivent être avant tout des ministres de miséricorde. Les personnes doivent être accompagnées et les blessures soignées.

Comment traitons-nous le peuple de Dieu ? Je rêve d'une Église mère et pasteur. Les ministres de l'Église doivent être miséricordieux, prendre soin des personnes, les accompagner comme le bon Samaritain qui lave et relève son prochain. Cet évangile est pur. Dieu est plus grand que le péché. Les ministres de l'Évangile doivent être capables de réchauffer le coeur des personnes, de dialoguer et cheminer avec elles, de descendre dans leur nuit, dans leur obscurité, sans se perdre. Le peuple de Dieu veut des pasteurs et pas des fonctionnaires ou des clercs d'État. Les évêques, particulièrement, doivent être des hommes capables de soutenir avec patience les pas de Dieu parmi son peuple, de manière à ce que personne ne reste en arrière. 

Au lieu d'être seulement une Église qui accueille et qui reçoit en tenant les portes ouvertes, efforçons-nous d'être une Église qui trouve de nouvelles routes, qui est capable de sortir d'elle-même et d'aller vers celui qui ne la fréquente pas, qui s'en est allé ou qui est indifférent."

Je prends note de ce que le saint Père est en train de dire et évoque le fait qu'il y a des chrétiens qui vivent dans des situations irrégulières pour l'Église ou tout au moins des situations complexes, divorcés remariés, couples homosexuels, comment faire alors une pastorale missionnaire ?

"Nous devons annoncer l'Évangile sur chaque route. La religion a le droit d'exprimer son opinion au service des personnes mais Dieu dans la création nous a rendu libres : l'ingérence spirituelle dans la vie des personnes n'est pas possible. Il faut accompagner avec miséricorde.

pape francois ferule-1

Une pastorale missionnaire n'est pas obsédée par la transmission désarticulée d'une multitude de doctrines à imposer avec insistance. Nous devons donc trouver un nouvel équilibre, autrement l'édifice moral de l'Église risque lui aussi de s'écrouler comme un château de cartes, de perdre la fraîcheur et le parfum de l'Évangile. L'annonce de l'Évangile doit être plus simple, profonde, irradiante. C'est à partir de cette annonce que viennent ensuite les conséquences morales. L'annonce de l'amour salvifique de Dieu est premier par rapport à l'obligation morale et religieuse."   (fin de cette quatrième partie de l'entretien)

Aux jeunes lycéens que j'accompagne, je commence toujours par leur dire que je ne leur parlerais pas de morale. Pourtant la tentation de succomber est parfois forte ! Pas de morale parce qu'ils ne connaissent souvent que cet aspect là de l'Église. Et d'autant plus que la parole de l'Église, ces dernières années a souvent été relayé par les médias sous l'angle des questions de morale. Entendre aujourd'hui le pape dire qu'il faut d'abord annoncer l'Évangile avant de parler de morale est réconfortant.

Trouver de nouvelles routes pour le pape c'est parler de la nouvelle évangélisation, celle qui doit parler simplement du message évangélique à tous sans exclure personne.

Qui est mon frère ? Qui est mon prochain ? En tout homme blessé, c'est la figure du Christ que je reconnais. C'est cette lecture de l'Évangile que fait le pape, cette lecture là qui émane de la parabole du Bon Samaritain qui éventuellement nous ramène à la morale. Trouver en l'homme tombé à terre sur le chemin de Jéricho, le même frère, blessé de la vie aujourd'hui c'est voir dans nos vies le chemin vers Dieu.

 

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Ding, Dong ! Dieu...
  • Le seul Évangile que lira ton prochain, ce sera ta vie, mets en oeuvre ton Baptême, fortifie-le par ta Confirmation, nourris-le de l'Eucharistie, restaure-le par le Pardon ! Va aux sources de la foi, de la prière des apôtres et des premiers chrétiens !
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