Arménie : terre chrétienne

Première Bible en arménien publiée en 1506

Monastère de Narek, photo prise en 1904. Le monastère a été fondé en 935-940. Saint Grégoire fut moine à Narek et y composa toute son oeuvre. Ce monastère a été pendant 1000 ans l'épicentre de la littérature, de la poésie et de la musique sacrée arménienne. Situé à 5 km de la rive méridionale du lac de Van, dans la province du Vaspourakan (actuelle Turquie), le monastère a été pillé par les kurdes lors des massacres hammidiens de 1895 qui firent des milliers de morts parmi les arméniens. Puis le monastère a été détruit en 1915, au moment du génocide. A son emplacement, aujourd'hui, la ville de Yemisli.

Croix arménienne. Dentelle de pierre, dentelle de fleurs, les croix arméniennes semblent légères, aériennes, vivantes, elles relient la terre au ciel, comme pour mieux nous rappeler toutes les âmes arméniennes qu'elles portent vers le Père. 

Trois iconographies qui illustrent la mémoire et la foi des arméniens, indissociables de l'identité de ce peuple dispersé aujourd'hui aux quatre coins de la planète, victime de toutes les vicissitudes de l'histoire, rayé de la terre d'Arménie, laissé pour la plus grande partie à la Turquie. En 1915, avant le génocide, il y avait 450 monastères encore en activités sur l'actuel territoire turque pour cette nation qui épousa la première le christianisme, après le génocide : O, zéro, O...

Cent ans après, prions pour toutes ces vies annéanties, oubliées pendant des années par la communauté des nations. Reconnaissons le génocide de ce peuple pour apaiser les souffrances des familles des survivants, de ces orphelins élevés par des familles turques, ces jeunes filles vendues comme esclaves, tous ces arméniens rescapés mais déracinés, dépouillés de leur religion, de leur tradition, de leur identité. Prions pour que les arméniens vivent désormais en paix, en paix avec la Turquie qui maintient toujours sa frontière fermée, en paix avec ce monde qui s'est montré si souvent hostile.

Encore aujourd'hui, les arméniens rescapés des différents massacres de 1895, de 1909, de 1915, 1919 et 1921 qui avaient trouvés refuge en Syrie, au Liban, en Irak sont à nouveau pris pour cible et condamnés à l'exil. Ils sont aussi ces chrétiens d'Orient qui fuient la guerre et les exactions de l'Etat islamique.